
« En » mathématique, ce qui est très particulier et qui impressionne et rebute souvent les élèves (actuels ou anciens) est une exigence : chaque phrase d'un texte mathématique est une affirmation et chaque affirmation doit être considérée comme « vraie ».
A = B est une phrase et une affirmation : ... A et B « c’est pareil »... c’est « la même « chose » .
C'est cette « chose » qui est «l'objet » mathématique. A et B sont des noms différents de cet objet.
L’enchevêtrement irréductible du Réel, de l’Image et du Langage est à l’œuvre. Notre élève poursuit sa progression (*). Il est l'auteur de la rédaction ci-dessus. Il a (donc) « neutralisé deux termes opposés », deux « entiers relatifs » et écrit que : « [...] « 67 + 58 », « 70 - 3 + 55 + 3 », « 70 + 30 + 25 », « 125 » [...] » sont quatre noms différents du même nombre, mais je ne pense pas qu'il se soucie beaucoup de ce vocabulaire. Pour lui, l'image de « + 3 et - 3 » a changé : Henri Lebesgue la aussi, là encore...
Nombre, longueur, aire, volume, vecteur sont-ils, se distinguent-t-ils...
... comme cinq objets mathématiques à reconnaitre et à (toujours ?) différencier ?
En réponse... la « réalité » géométrique, de nouvelles images? un nouveau langage...
Les deux triangles ci-dessous sont semblables (similaires). Leur similitude est comme résumée, déterminée par un nombre appelé : le rapport de similitude, le rapport de leurs grandeurs (*)).
Ce rapport était comme sous-entendu par les notations : les allers-retours du regard (a ➔ 2a, b ➔ 2b et c ➔ 2c) semblent, à eux seuls déterminants. il est de un à deux pour les longueurs. a, 2a, b, 2b, c et 2c sont des longueurs. 2a est (se lit...) le double de a...
Pour les aires... les lecteurs/spectateurs/auditeurs de la page précédente (*) ont compris et mémorisé ce qu’est l’homothétie. Ils sauront aussi reconnaitre la similitude des triangles ci-dessus et, ainsi, prendre conscience la longueur des côtés et du rapport de cette similitude a, 2a, b, 2b, c et 2c sont des longueurs. 2a est (se lit...) le double de a... Mais quel sens faut-il donner aux « objets » A et B ? La réponse se lit par quelques autres aller-retours du regard : B désigne l"aire du triangle de droite. Cette aire, B, est ... un... deux... trois... quatre fois plus grande que celle, A, du triangle de gauche.
Le décompte est tout aussi « lisible » ci-dessus : l"aire du triangle est ... cinq, plus trois, plus un... neuf fois plus grande que celle du « petit » triangle tout au dessus à gauche. Du triangle « moyen » à ce « grand » triangle, les rapports des longueurs et des aires se « lisent » tout aussi facilement : de deux à trois pour les longueurs et de quatre à neuf pour les aires.