ALLUSION n.f. est un emprunt de la renaissance (1558) au bas latin allusio « jeu », notamment « jeu verbal », dérivé du supîn de alluderer « jouer », de ad- (→ a) et ludus « jeu ». (→ ludique). Alludere et le bas latin allusio ont pris la sens de « plaisanter, se jouer de », mais aussi « parler sans insister » passant ainsi de l’idée de « badinage » à celle de « suggestion sans parole explicite », de la rhétorique à la logique. ⧫ Le mot français signifie à la fois « jeu de mots plaisant » (1558) et « expression qui éveille une idée, sans désigner clairement ». De là, on passe au sens moderne de « sous-entendu », vers le milieu du XVIIe s. (attesté 1671). […] (Le Robert Dictionnaire historique de la langue française).
De l'idéographie à la cinématographie-La valeur allusive (*):
L'extensif et l'intensif : Une bouche, des bouches à nourrir. Les tribus de chasseurs-cueilleurs étaient devenues sédentaires. Leur survie dépendait d’un territoire et de la production de ce territoire (*). Transformer la grandeur et l’extensif d’un territoire, d’une terre horizontale en grandeur intensive, nutritive….. un champ...
Le champ des « chouren », le champ des « lettrés »…..
... l’intensif/extensif (et/ou vice-versa) n’était que l’une des formes de cette « Vision du monde structurée comme un langage » (Vide et Plein - Le statut de la métaphore...) à laquelle nous avait initié Joël Bellassen. Lire et relire (*). Le sévère rangement vertical (intensif ?) des livres était-il une incitation au choix d'un livre posé à part, à l'horizontale ? Chaque mouvement (saisir un livre, le dresser, l’ouvrir…) semblait illustrer/nourrir cette opposition, ce basculement intensif/extensif et son expression verticale/horizontale.
Le modeste élève Bellassen face à la civilisation chinoise, imaginait-il, à cette époque...
... ce que deviendrait l'orgueilleuse Shanghai (上海 ou 上海市) dressée (上) face à l’océan (海)... l'empire du milieu (中國) « face » au monde...
上 (shàng) monter / grimper / partir pour / mettre / fixer / appliquer (un remède) / supérieur / haut / premier / précédent
La grande leçon : Un lent mouvement de gauche à droite... la caméra balayait l’horizon des montagnes, un lointain sauvage, adouci par différents niveaux, différentes graduations, celles des couleurs comme celles des nuages et du chant de la flûte... un plateau de terres d’un vert tendre et des lignes (deux parallèles, un cercle) : une géométrie et une volonté humaine se révélaient... ... le geste, le regard de la caméra s’interrompaient...
... l’image se figeait un court instant sur un sombre encadrement et une barrière, un emprisonnement dérisoire... avant de s'attacher à une ombre en mouvement de droite à gauche : le « maître d’armes » apparaissait, poussait, ouvrait la frèle barrière, revenant, s'éveillant à la lumière... Un pas lent, hésitant, incertain : un regard sur sa droite, un regard machinal, un regard qui ne voyait pas. Le maitre d'armes disparaissait, comme abandonné à son errance par le mouvement de la caméra ; le cadre se fixait sur la jeune aveugle... Un contre-champ recentrait l'attention sur le maître d'armes s'éveillant à ce spectacle : la leçon commençait...
L'intervention de la jeune aveugle, annoncée par des images, des séquences en clair-obscur...
On la distinguait mal : elle était à la fois centrale, centrée, au milieu de l'écran, et comme perdue, oubliée, effacée par la géométrie particulière de ces cultures...
La leçon, la grande leçon était là, dite en peu de mots :
« Les plants de riz ont besoin d’espace pour pousser... trop serrés, ils étouffent. » « Les hommes aussi doivent vivre dans le respect mutuel. » (*)
Le collectif : Les « chouren » 疇人... domestiquer, mettre en marche, en ordre de marche, un pas après l’autre...